Le taux d'abstention pour ce premier tour des élections législatives est un record : proche de 43 %. C'est bien plus élevé qu'en 2007 qui était déjà un record, avec 60,9 % de participation. Une des raisons de cette abstention c’est le calendrier : si peu après les présidentielles, c’est démotivant dans le sens où l’électeur peut avoir l’impression de n’être appelé que pour confirmer un vote qui a déjà eu lieu. De fait cette élection qui est pourtant la plus importante, se voit vidée de son sens. Un acquis d'un certain Lionel Jospin premier ministre qui avait plus privatisé que la droite.

Raz de marée du PS et stratégie d'éradication du PCF

Le grand vainqueur est le Parti « Socialiste » qui recueille 29,35% des voix (7,6 millions de suffrages) soit une progression de 5 points par rapport à 2007 et gagne 1,2 millions de suffrages supplémentaires. L'UMP continue de reculer à 27,12% perdant plus de 3 millions de voix (39,54% en 2007). Pour le PS on se dirige vers une majorité confortable pour diriger la France vers la rigueur et les cures d'austérités. Majorité renforcée par ses alliés (satellites) radicaux, chevènementistes et d'EELV.

Le Front National obtient 13,6%, il multiplie par 3 son score de 2007, en même temps rien de plus simple lorsque l'UMP légitime sa politique et que le PS préfère taper sur les communistes plutôt que sur l'extrême droite. Beaucoup d'anciens électeurs de l'UMP sont repartis au FN.

Pour le Front de Gauche, la défaite est cuisante et douloureuse. Pourtant avec 6,91% et 1,7 millions de suffrages (4,29% en 2007) il y a un gain de 600.000 électeurs nouveaux. Pourtant, du fait du mode de scrutin, de la stratégie génocidaire du PS, au soir du premier tour le Front de Gauche perdait déjà 11 circonscriptions : La 14ème du Rhône, la 4ème de l'Aisne, la 1ère de la Somme, la 1ère des HdS (Muzeau), la 5ème de Paris (Billard), la 7ème (Lecoq) et 8ème de Seine Maritime, la 7ème de SSD (Brard) et de la 2ème de SSD (Braouezec), la11ème des HdS (Aimable), la10ème du VdM (Gosnat).

Il n'y aura probablement pas de groupe communiste ou Front de Gauche à l'Assemblée Nationale car trop peu de qualifiés pour le second tour (12):

Carvalho (4ème Oise), Thiémé (21ème Nord), Bocquet (20ème Nord), Candelier (19ème Nord), Dolez (17ème Nord), Fraysse (4ème HdS), Buffet (4ème SSD), Assensi (11ème SSD), Charroux (13ème BdR), Chassaigne (5ème Puy deDôme), Sansu (2ème Cher), Bello (La Réunion réélue).

Se sont les plus mauvais résultats depuis les législatives de 1958 (10 députés élus) et celles de 1932 (10 députés élus).

La stratégie du PS était clair et elle sanctionne l'attitude de la direction du PCF.

L'objectif premier du PS : avoir la majorité à l'Assemblée National pour se passer de l'appui des députés du Front de Gauche, notamment lorsque les plans de rigueurs vont être annoncés fin 2012. En effet ni les radicaux, ni les « écolo » d'EELV ne représenteront un obstacle politique au PS.

La direction nationale du PCF, paye de plein fouet son attitude complaisante vis à vis du PS, légitimant presque, voir le communiqué du Pierre Laurent, l’éradication des communistes et ses alliés au sein du Front de Gauche, dans 11 circonscriptions. Motus sur le programme droitier du PS, motus sur les affaires judiciaires de certains notables de provinces. Le raz de marée du PS est indéniable, mais pour les communistes il faut préparer la riposte sociale pour ne pas laisser aux sbires sociaux-démocrates du capital les mains libres, pour ne pas les laisser démobiliser et désarmer les luttes. Après les urnes, place aux luttes !

"Nos défaites d'aujourd'hui ne prouvent rien, si ce n'est que nous sommes trop peu dans la lutte contre l'infamie, et de ceux qui nous regardent en spectateurs, nous attendons qu'au moins, ils aient honte" Bertolt Brecht